Par l'exercice, le pratiquant d’aïkido étudie ce qu'il y a d'universel et sa vraie nature,
afin de s'identifier à l'univers et de devenir partie intégrante de celui-ci.
Puis, il tend à dépasser sa condition de mortel limité, soumis, esclave de l'illusion
des conventions sociales.
La religion, en se positionnant comme l’architecte du dépassement de la condition humaine
(en affirmant : c’est notre affaire…) a également contribué à cette décadence et à ces
comportements erronés.
Quelques siècles après Galilée, brûlé par l'église et les bien-pensants pour s'être opposé
au consensus social de l'époque, on observe les mêmes comportements lorsqu’il s'agit d'aïkido,
excepté que les mêmes conventions sociales nous empêchent de brûler l'impudent.
Ce dernier point est notre seul progrès, car l’humain lui n’a pas changé… « Et pourtant elle tourne… ».
Les mêmes phrases dans la bouche de O Senseï, lui donnent une réputation de sage ou de philosophe,
alors que l'on a rien comprit au fondement de ces propos. C'est justement cette ignorance, combinée
à sa réputation, qui donne un poids à ces paroles que bien peu d'aïkidokas comprennent et mettent en pratique.
Dans la bouche de quelqu'un de moins connu, la conclusion serait sans aucun doute : « il débloque ».
Il est d’ailleurs facile d'en faire l'expérience.
Tout le monde connaît l'histoire de l'aïkido, le discours de l'aïkido, et cela en reste là,
la pratique « des 80% » n'étant que l'observation des conventions sociales de leur administration.
Ils ne sont que des historiens - voire des techniciens - de l'aïkido.
C'est pourquoi ils ne se distinguent en rien de « monsieur tout le monde »,
d'où les contradictions et incohérences énormes entre les actes et les discours.
C'est exactement l'inverse du message et de la voie tracée par O Senseï.
Bien peu de pratiquants d'aïki-DO en font un art de vivre et un objectif de vie, c’est pourtant la seule
solution pour parcourir la route du DO.
Ceux-là, n'ont pas la même approche, ils se moquent des conventions administratives
et sociales,
ce qui a pour effet de choquer ceux qui se font un point d'honneur à faire l'inverse
car ils ne sont pas prêts à les entendre.
Alors, pour ce qui est de les comprendre…
« Les principes et les préceptes, en un mot, la morale conventionnelle,
inutiles dans l’âge du bien spontané, furent inventés quand le monde tomba en
décadence, comme un remède à cette décadence. L’invention fut plutôt malheureuse.
Le seul vrai remède eût été le retour au principe primitif. »
« Sous l’effet de l’entropie, tout système, au bout d’un certain temps,
fait l’inverse de ce pour quoi il est créé.
Avec le temps, tout poste sera occupé par les épaves du système,
incapables d’en assumer la responsabilité. »
« Connaître les autres, c’est sagesse, mais se connaître soi-même,
c’est sagesse supérieure, la nature propre étant ce qu’il y a de plus caché.
Imposer sa volonté aux autres, c’est force, mais se l’imposer à soi-même,
c’est force supérieure, les passions propres étant ce qu’il y a de plus difficile à dompter.
Se suffire, être content de ce que le destin a donné, est la vraie richesse, se maîtriser,
se plier à ce que le destin a disposé, est le vrai caractère. »
« Comme un sentier est formé par les pas multipliés des passants,
ainsi les choses finissent par être qualifiées d’après ce que beaucoup en ont dit.
C’est ainsi, dit-on, parce que c’est ainsi ; c’est un principe.
Ce n’est pas ainsi, dit-on, parce que ce n’est pas ainsi ; c’est un principe.
En est-il vraiment ainsi dans la réalité ? Pas du tout. »
« Que savez-vous du principe ? Rien, je l’ai cherché, dit Confucius, durant cinq années entières,
dans les formules et les nombres, sans le trouver. Puis durant douze années dans le yin / yang,
également sans résultat. Cela ne m’étonne pas fit Lao-Tan. Si le principe pouvait se trouver ainsi,
il figurerait depuis longtemps parmi les cadeaux qu’on se fait entre amis.
La connaissance du principe ne se trouve ni ne se communique facilement. »
Sagesses orientales