Un bélier fonce pour endommager un mur, mais il est incapable de colmater la brèche qu’il a faite.
Celui qui agit en vue de la célébrité, par là se trouve éloigné de sa vraie nature. Celui là est un ignorant.
Tchoang T.
Un rève à Bizan
Extrait de fédération et tradition un livre d'Alain Peyrache
Cette œuvre, a été écrite en 1907 par Shiro Saigo, un expert du kodokan une nouvelle qui parut dans Tokyo Inode.
Alors que Saïgo était décidé à faire le tour de la presqu’île de Shimabara pour chasser, il se souvint d'une source thermale du côté de la montagne de Bizan, près de laquelle existait une station pratiquement détruite par la guerre Russo-Japonaise et qui était gardée par un vieux couple. Saïgo demande l'hospitalité qui lui est accordée, dans la mesure où la rusticité du lieu et la présence d'un vieux samouraï ne le gênaient pas. Le nom du samouraï, Furuneko Mushinsai, "Le vieux chat qui a renoncé au monde", retint l'attention de Saïgo qui l'interrogea à ce sujet : c'était un nom d'emprunt qui trouvait son origine dans une aventure dont il avait été le témoin bien longtemps auparavant. Sur la demande de Saïgo, le vieux samouraï raconta son histoire.
Il y a bien longtemps, j'étais jeune encore, je m'adonnais aux arts guerriers. Un soir, je ne sais trop comment, un énorme rat s'introduisit dans ma chambre. J'allai chercher mon chat Tama, qui était très friand de rats. Mais dès qu'ils furent face à face, le rat lui sauta à la tête une fois, deux fois, trois fois, avec la rapidité d'une flèche et, je suis navré de le dire, mon chat si fort, mordu au nez, s'enfuit. Quatre autres chats, célèbres pour leur courage, furent mis en déroute de la même façon. Tous, avec leurs blessures à la gorge, aux yeux, aux pattes avaient un aspect bien lamentable. J'étais stupéfait.
En voyant cela j'ai pensé qu'ils avaient eu peur et j'ai pris mon sabre d'exercice de Kendo, discipline que j'étudiais depuis longtemps avec ardeur, mais au moment d'être frappé de mort, le rat esquiva. Je m'énervais, frappant de droite à gauche, en avant, en arrière, il évitait encore avec la rapidité de l'éclair. Une fois même, courant le long de mon sabre de bambou, il me sauta dessus, en plein front. Le brave guerrier que je suis en tremblait, à bout de force.
C'est alors qu'un voisin attiré par le bruit me dit : "je connais un chat très courageux qui n'a pas son pareil, je vais vous le chercher, vous pourrez vous reposer". Confus d'être aussi fatigué en sa présence, j'acceptais.
Le chat qu'il m'amena était très vieux. Je ne pouvais rien en espérer à première vue : ses canines et ses griffes étaient à demi usées, et il avait, par surcroît, les yeux larmoyants. Il semblait même incapable de courir. Pas un instant je pensais qu'il pouvait tuer mon rat en le mordant, mais puisqu'on m'assurait de son courage, (peut être après tout disposait-il d'une technique personnelle pour attraper les rats) je le mis dans ma chambre.
Aussi étrange que cela soit, ce gros rat qui avait mis en déroute les jeunes chats et moi-même, habile kendoka, restait tout ratatiné de peur dans un coin.
Le vieux chat, avançant avec calme, le mangea sans qu'il oppose la moindre résistance ! Avais-je été distrait, à demi éveillé, à demi endormi ? C'était réellement merveilleux !
Alors que j'allais m'assoupir tard dans la nuit, dans le silence il me sembla entendre venant de la pièce voisine le murmure d'une conversation. Qui donc était là ? Je regardais furtivement et je vis une assemblée de chats. Le vieux chat et les jeunes ! Ils l'avaient installé à la place d'honneur et, accroupis devant lui, chacun le saluait bien bas.
L'un d'eux s'avança et lui dit : "nés pour attraper les rats, durant des générations nous avons perfectionné notre technique. Jamais jusqu'à ce jour nous n'avions connu la défaite, nous sommes tous déshonorés. Et pourtant vous avez triomphé avec facilité de ce rat : auriez vous une technique spéciale ? Voudriez-vous nous l’enseigner ?".
"Vous êtes jeunes, répondit le vieux chat, vos mouvements sont vifs, mais en vérité vous ne connaissez pas le secret du combat pour être victorieux. C'est la seule raison de votre défaite. Bien que votre degré d'évolution mentale diffère du mien, je vais vous révéler ce secret, en vérité fort simple. Mais, auparavant, vous allez me conter l'histoire de vos études et analyser ce que vous avez éprouvé aujourd'hui en attaquant ce rat."
L'un des plus jeunes, un chat noir, s'avança et dit : "Je venais à peine de sortir du sein de ma mère, et je pouvais à peine ouvrir les yeux, que déjà je m’entraînais à attraper les papillons dans le ciel, les oiseaux dans le jardin et les petites souris dans la cuisine. Maintenant, j'ai beaucoup étudié. Je suis capable de sauter une barrière de deux mètres, je peux me faufiler par un trou gros comme le poing, courir sur une étroite solive aussi habilement que dans la rue, faire le saut périlleux, mordre, griffer, bondir ou feindre le sommeil pour mieux surprendre et bien d'autres choses encore. Chacun est d'accord avec moi pour reconnaître ma valeur, mais je ne comprends pas la raison de ma défaite de ce soir."
Le vieux chat lui répondit en souriant : "vous avez bien fait d'étudier les principes et la technique. C'est en effet pour que tout le monde puisse aborder la vérité fondamentale de la Voie que les grands experts du passé ont arrêté les principes et enseigné la technique. La Voie est contenue dans ces principes. Pour en connaître les secrets, vous devez étudier la progression de l'art. Mais quand vous possédez la théorie et que vous avez une technique efficace, vous pensez que vous êtes un grand expert et que l'étude est terminée ! Vous êtes alors semblable à la grenouille au fond du puits qui est persuadée que le ciel est très petit. Bien au contraire, vous avez encore beaucoup à étudier pour comprendre que le secret de l'art ne réside pas dans la technique seule."
Un chat tigré s'avança et prit la parole. "A mes débuts j'ai entendu mon professeur enseigner que le secret de la victoire se trouvait dans la force de l'esprit, le ki ; j'ai vérifié que lorsque nous combattons un ennemi nous devons le dominer par la force de notre esprit, il est alors à notre merci. Bien que l'on ne fasse aucun effort particulier dans ce but la bonne technique est prête à jaillir librement en suivant les circonstances. De même, notre regard jaillit seul, chargé de ki. On peut faire tomber le rat qui court sur la poutre. C'est pourquoi je n'ai cessé de renforcer mon esprit. Maintenant mon corps est plein de force et il me semble que cette force s'étend à tout l'univers. En combat j'ai toujours usé de cette force avec succès, par quelle étrange magie ce rat m'a-t-il échappé ce soir ? Avant même que j'aie eu le temps de remarquer son existence, tel un fantôme, il n'était plus là, se déplaçant avec une déconcertante habilité. Ma technique favorite a été inefficace, la puissance de mon esprit aussi et par surcroît j'ai subi une grave défaite. Mon étude était probablement insuffisante mais je ne sais pourquoi. Voudriez-vous avoir l'obligeance de m'éclairer ?".
Le vieux chat répondit gravement. "Cette puissance de l'esprit, que vous avez étudiée est une force temporaire car vous comptez sur elle. Il n'est jamais bon de compter sur quelque chose, quand vous voulez soumettre votre ennemi, l'ennemi aussi veut vous soumettre. Supposez que vous vous trouviez face à une personne que vous ne puissiez soumettre : qu'adviendrait-il alors ? Par ailleurs, si vous sous-estimez votre ennemi, il peut fort bien vous mépriser aussi et si d'aventure il vous est supérieur, que ferez-vous ? Vous pensez toujours être supérieur, c'est très mauvais. Ce que vous avez senti dans votre corps et dans l'univers est bien une manifestation de l'énergie, mais votre esprit est encore loin du Koo Zen No Ki, dont parle le philosophe chinois Mooshi, et qui veut dire "vision large". Koo Zen No Ki est bien la force de l'univers, mais celle de votre esprit est une force passagère. Telle est la différence entre la force constante du courant et l'inondation d'une nuit. Je vais vous rappeler pour finir le vieux proverbe : "le mouton enragé mord". Il en fut de même pour votre rat : à l'instant critique de sa vie plus rien n'a compté, sa vie, sa mort, son désir, sa victoire ou sa défaite. Il n'a pas cherché à protéger son corps et c'est là le secret qui a donné à son esprit la dureté de l'acier. Il est évident que vous ne pouviez le vaincre avec votre esprit ! La nature de votre ki est en quelque sorte de l'entêtement, une des choses les plus nuisibles pour les arts martiaux. L’entêtement lie le corps et l'esprit pour les rendre semblables aux statues de pierre et paralyse l'activité. C'est pourquoi il arrive fréquemment qu'un plus faible vous surpasse. Ki no kori wa teki ni kokoro o, oku monoto kanete zo satore, asana yuna ni signifie : "l'obsession de la victoire est l'état d'âme favorable à votre ennemi c'est-à-dire contre vous-même" ; il faut s'en souvenir à chaque aube et chaque crépuscule. Mon ki, au contraire du vôtre, est celui qui anime aussi bien la force positive que la force négative, c'est l'esprit immobile et éternel. Souvenez-vous de tanden seika no chikara, qui vous conseille de "mettre toute votre force dans l'abdomen" et, en surveillant bien ce point, étudiez-le sérieusement".
Un long silence suivit ce conseil puis un chat tacheté, d'un certain âge, s'avança lentement et dit : "je pense que le secret de la victoire réside en ju et wa, en d'autres mots "souplesse" et "non-résistance". De même qu'avec un voile léger on arrête une pierre, quand l'ennemi avance, je me retire sans m'opposer et quand il me tire, je le suis sans résistance. Longtemps, je me suis exercé à l'art de gagner en utilisant la force de l'adversaire, conservant la mienne en réserve, mais ce soir je n'ai pu contrôler ce rat avec mon ju ni le maîtriser avec mon wa. Loin de gagner, j'ai accumulé les maladresses. Que dois-je penser de la maxime : "la souplesse l'emporte toujours sur la force, ju yoku go o sei su" ? Voudriez-vous m’éclairer pour éviter qu'un tel doute entre en moi ?"
Le vieux chat acquiesça et lui dit : "le ju et le wa qui ont fait l'objet de vos études ne sont pas les mêmes que ceux qui permettent à l'inspiration naturelle de jaillir spontanément par le canal du non-moi et de l'innocence. Les vôtres ont été créés de toute pièce et vous les utilisez comme expédients, d'où votre défaillance d'aujourd'hui. Lorsque l'on est animé par l’égoïsme et que l'on recherche un profit personnel, l'intuition de ce qu'il y a de mieux à faire ne peut circuler en soi. Votre esprit, freiné par l’égoïsme, ne permet pas le jaillissement divin de l'inspiration naturelle. C'est l'inspiration naturelle issue du non-moi et du non-désir de l'univers par abandon aux variations naturelles du pouvoir positif et négatif, qui produit le vent et le tonnerre, les nuages et la pluie, le chaud et le froid, toutes choses sans principe.
De même, pour que le ju et le wa des arts martiaux puissent être d'inspiration naturelle, ils doivent être issus de notre non-moi et de notre non-désir. Je me souviens que, dans ma jeunesse, un chat étrange habitait un village voisin. Jour et nuit il semblait dormir. On aurait cru un chat de pierre. Personne ne se souvenait de l'avoir vu attraper un seul rat. Pourtant il n'y avait pas le moindre rat aux alentours de sa demeure et quant il se trouvait dans un autre lieu les rats disparaissaient. Je lui ai rendu visite pour l'interroger sur ce mystère. Il ne m'a pas répondu. A plusieurs reprises j'ai renouvelé mes questions mais il a gardé le silence. C'est alors que j'ai saisi clairement que lorsque la compréhension est venue, on ne parle pas, tandis que l'on parle beaucoup quand on a pas compris. Si ce chat se taisait ce n'était pas qu'il ne pouvait me répondre, mais on pouvait dire qu'il avait approfondi les principes des arts martiaux par son détachement de lui-même et de toute chose."
Je les écoutais ainsi depuis un certain moment. A la fin, ne pouvant plus me taire, je m'introduisis parmi eux et après avoir salué le vieux chat comme il se doit, je lui dis : "je suis un homme d'arme et je l’ai toujours été jusqu'à présent, ceci pour vous dire que je ne suis pas un novice dans cette voie et qu'il y a déjà bien longtemps que j'étudie les arts martiaux. Je dois vous avouer que malgré tous mes efforts je ne suis pas encore parvenu à pénétrer au cœur de ces arts. Sans le vouloir et par un heureux hasard, il se trouve que j'ai entendu tous vos dialogues aux sens si profonds. Il m'a semblé avoir eu, en vous écoutant, comme une révélation de ce qui est le plus difficile dans les arts guerriers. Je serais au comble de mes désirs si je pouvais en pénétrer plus encore les secrets fondamentaux."
Alors le vieux chat descendit lentement de sa place d'honneur et m'ayant salué bien bas dans toutes les règles du vieux protocole, me répondit gravement : "je ne suis qu'un humble petit animal. Comment pourrais-je et comment se pourrait-il que je puisse aussi savoir ce que peuvent connaître les hommes, Rois de la Création... Mais j'ai entendu dire autrefois par mon maître que les secrets de l'art d'attraper les souris et ceux des arts martiaux étaient les mêmes et qu'ils ne formaient qu'une et unique Voie ; c'est pourquoi il se pourrait que le misérable animal que je suis puisse faire l'impolitesse d'enseigner quelque chose à l'homme. Si vous m'assurez que vous ne vous en offenserez pas, je suis prêt à vous dévoiler mon humble savoir à titre d'information."
Comme je protestais en affirmant que, loin d'être offensé, je serais des plus heureux, il poursuivit : " selon ma pensée, la véritable nature ou l'essence des arts martiaux ne doit pas avoir de forme, de temps, ni d'odeur, cela doit être quelque chose comme le vide, d'excessivement calme, néanmoins ce n'est pas du vide et ce n'est pas non plus la mort, car elle se trouve partout bien vivante. C'est une chose incommensurable et merveilleuse qui agit toujours étrangement. Quand on se trempe dans cette essence, si incroyable que cela puisse paraître, les mauvaises pensées, les désirs, tout disparaît, comme le brouillard matinal est dispersé par le soleil. Le soupçon, l'illusion et l'angoisse fondent complètement et vous êtes baigné par le véritable ki pénétrant au plus profond de vous-même. Vous éprouvez comme une immense satisfaction. Vous sentez aussi que la barrière existant entre la vie et la mort, le monde limité et illimité se dissout d'elle-même. Le secret de la pratique des arts martiaux ne se trouve pas principalement dans la victoire ou la défaite, où l'on rivalise avec sa technique, mais dans l'action d'assimiler son entité. Le secret pour y arriver est le profond détachement de soi-même et du désir de l’intérêt individuel. Dans un vieux proverbe, on dit "si tu as une poussière dans les yeux, le monde te parait bien petit. Si tout disparaissait de ton cœur, l'existence te paraîtrait immense".
"On trouve aussi dans le ekkyo (art de la divination), un passage particulièrement intéressant. Par l'immobilité complète, par le détachement de soi-même avec toutes pensées, votre intuition travaillera d'elle-même pour se mettre en contact avec le monde. Autrement dit, si vous rejetez toute mauvaise pensée, tout désir, vous pourrez vous adapter entièrement et sans que vous le sachiez à la voie de la nature et de l'univers. Ainsi, vous obtiendrez une activité, une énergie aussi merveilleuse qu'étrange. Un prêtre zen qui avait eu la révélation du ciel (ku) voulut obtenir le anshin ritsumei, c'est à dire la tranquillité de l'esprit, la vérité et la compréhension de sa mission. Il y parvint par différents moyens, au prix de dures souffrances : en s’assoyant dans l'obscurité d'une salle de zen en plein hiver et se recueillant profondément dans le silence complet pendant de longues heures ; en s'enfonçant au plus profond des montagnes et des forêts, et se faisant frapper par l'eau glacée et purifiante d'une cascade tombant d'une hauteur de plus de mille pieds ; en jeûnant et en rejetant tout désir corporel. Ces souffrances dans le but d'atteindre l'entité sont des exemples qui montrent bien l'objet principal de la pratique des arts martiaux. Le vrai samouraï ne perd jamais la raison devant n'importe quel événement ; il n'éprouve aucune frayeur ni ne se trouble devant la menace d'une lame étincelante. Si grande que puisse être sa souffrance il peut ne pas bouger aussi bien dans l'épreuve de l'eau que celle du feu ; il peut rester impassible dans les difficultés et dans les douleurs continuelles ; il ne perd pas sa tranquillité même s'il est l'objet de pires injures et il ne s’enorgueillit d'aucune action si brillante soit-elle. La raison de son pouvoir réside dans le fait qu'il a su comprendre la véritable nature des arts martiaux. Tout cela se rapporte à ce que l'on appelle « l'intuition réciproque » ou la « communication d’esprit à esprit » et pour obtenir cette intuition, il faut que vous vous éprouviez les uns les autres, que vous vous heurtiez réciproquement pour devenir plus brillants et meilleurs ensemble. Il faut passer par toutes sortes de souffrances et c'est au cours de cette longue période que vous comprendrez et assimilerez naturellement sans vous en rendre compte. Aucun maître ayant eu la révélation de la voie, si sage fut-il, ne peut donner une définition exacte de cette chose ni lui donner une forme quelconque... Tu devrais comprendre cela...".
Le vieux chat finit là son explication puis disparut aussi subitement à mes yeux que s'il s'était dissous dans l'air. Mais j'avais eu, en écoutant son discours, comme un sentiment d'avoir atteint le fond même de la révélation. Il y avait, à cette époque plusieurs célèbres maîtres versés dans ma voie (Kendo et jiu-jitsu), mais depuis l'histoire que je viens d'évoquer pour vous je n'éprouvai plus aucun désavantage sur eux. C'était grâce au don transmis par le vieux chat et c'est pour ne pas oublier sa bonté que je me suis décidé à prendre pour nom FURUNEKO MUSHINSAI (Furuneko : le vieux chat). Là se termine mon histoire.
Le vieux samouraï avait parlé bien longuement. Déjà les oiseaux gazouillaient dans les bois environnants et le sommet de la montagne Bizan commençait à se teinter des couleurs rougeâtres de l'aurore. Je le remerciais vivement de sa si intéressante histoire et après l'avoir salué respectueusement, j'allais lui exprimer le souhait de le revoir bientôt...
A cet instant même, une voix retentit à mes oreilles et tout disparut dans le néant... Tout étonné j'ai constaté que j'étais couché sur la natte de l'auberge. Je me relevais à demi et je compris ce qui m'avait réveillé. La vieille hôtesse de la masure venait d'annoncer que le petit déjeuner était prêt. C'est alors que je réalisai que tout ce que j'avais vu et entendu n'avait été qu'un rêve. Miaou,... un cri plaintif et innocent sortit de dessous mes couvertures et me fît tressaillir... C'était le gentil petit chat que j'avais mis hier soir avant de dormir contre mes pieds en guise de bouillotte.
Shiro Saïgo.